Le bohémien Giovanni Punto, devenu célèbre comme corniste virtuose, tour à tour soumis comme serf, fugitif, virtuose du violon, Konzertmeister, directeur d’orchestre, favori du public et admiré des grands de son temps, est l'une des figures les plus saillantes parmi les musiciens du 18e siècle.

Né en Bohème sous le nom de Johann Wenzel Stich, il fut, après avoir échappè heureusement à son servage, reçu par la noblesse européenne sous le nom de Giovanni Punto, et finalement rémunéré à vie par le Comte Artois (le futur roi Charles X de France). Ce qui ne l'empêcha nullement de devenir un fervent partisan de la Révolution, mais lui permit d'être désormais financièrement libre. Punto voyagea à travers l’Europe avec son cor et sa « drôle d’humeur » et on pouvait le retrouver de salon en salon. Son charme enchantait les dames du monde. Mozart qualifie son Art de «magnifique», et c'est à son amitié avec Beethoven que nous devons l’unique sonate pour instrument à vent que celui-ci ait écrite.

Selon Christian Daniel Schubart, Punto fut «incontestablement, le premier corniste du monde». Lui-même connaissait sa propre valeur... et on l’appelait tout simplement : «Le celebré Punto». Le Maître, couvert d'honneurs, mourut à Prague et fut emmené somptueusement à sa tombe au son du Requiem de Mozart.

Parmi son riche apport musical, le quintette pour flûte, cor, violon, alto et violoncelle, petit ensemble qui inspira d'autres compositeurs du 19e siècle, s'est développé sous son impulsion.